Ancien directeur de la Caisse des dépôts, Daniel Lebègue préside la section française de Transparency International (TI).
TI n’a pas pour habitude de porter plainte au pénal…
C’est une première. L’an dernier, notre ONG, qui a pour objet la lutte contre la corruption, a décidé de faire de la protection des victimes et de la reconnaissance de leurs droits un axe essentiel. Dans certains pays, nous apportons une assistance juridique ; dans d’autres, nous appuyons la restitution des avoirs.
Êtes-vous recevables à agir en leur nom ?
C’est dans le droit fil de notre amendement proposé l’an dernier, lors de l’examen du projet de loi contre la corruption : que des associations puissent se constituer partie civile si c’est prévu dans leur objet social. Il n’a pas été voté mais fait l’objet d’un avis favorable du rapporteur. Ce n’est qu’une question de temps, en phase avec le nouvel état du droit international : la convention de l’ONU pose le principe que toute victime de la corruption doit pouvoir engager une action.
En France, souhaitez-vous que les dirigeants africains rendent l’argent ?
Notre objectif principal est d’obtenir la restitution aux citoyens et contribuables d’avoirs qui ont servi à l’enrichissement personnel de dirigeants et de leurs familles. Le moment venu, nous ferons des propositions sur la manière dont les fonds détournés devront être restitués, avec une affectation précise. Il faut éviter qu’ils ne soient une deuxième fois détournés, en réempruntant le même chemin. Car les dirigeants en cause sont toujours en place.
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