Devant près de 80.000 partisans réunis dans le stade de Denver, le candidat démocrate à la Maison Blanche, officiellement investi jeudi, a accepté la mission qui lui a été confiée "avec une profonde gratitude et une grande humilité". Il a également exprimé sa volonté de restaurer "la promesse américaine" et n'a pas hésité à critiquer son adversaire républicain, John McCain.
Barack Obama (Reuters)
C'est devant plus de 80.000 de ses
partisans acquis à sa cause que Barack Obama, le premier Noir-Américain
à avoir une chance d'être élu président des Etats-Unis, a formellement
accepté, jeudi 28 août en fin de soirée, la nomination démocrate,
jurant de défendre "la promesse américaine".
Le candidat démocrate à la Maison Blanche, visiblement ému mais
souriant, a fait son apparition jeudi soir sur la scène d'un stade
géant de Denver (Colorado, ouest) peu après 20h00 (04h00 vendredi matin
heure française).
"Merci, merci, merci", a dit à maintes reprises le candidat démocrate à
la foule qui l'a acclamé pendant plusieurs minutes, criant "oui nous
pouvons", son slogan de campagne.
"Avec une profonde gratitude et une grande humilité, j'accepte votre
nomination pour la présidence des Etats-Unis", a dit Barack Obama,
provoquant une nouvelle clameur qui s'est entendue à au moins deux
kilomètres du stade comble.
"John McCain ne comprend pas"
Barack Obama a rendu hommage dès le début de son discours à l'ancien
président Bill Clinton et à sa femme Hillary qui "est une inspiration
pour mes filles et les vôtres".
Plaidant pour la solidarité entre ses compatriotes, il a évoqué la
nécessité de restaurer ce qu'il a appelé "la promesse américaine:
l'idée que nous sommes responsables de nous-mêmes mais aussi que nous
tombons et nous relevons comme un seul pays".
Le candidat démocrate, qui affrontera le républicain John McCain le 4
novembre, s'est montré également offensif contre son adversaire.
"Je ne pense pas que le sénateur McCain se moque de ce qui se passe
dans la vie des Américains. Je pense simplement qu'il ne le sait pas.
Autrement, pourquoi définirait-il la classe moyenne comme (ceux) qui
gagneraient moins de 5 millions de dollars par an", a-t-il dit.
"Ce n'est pas parce que John McCain s'en moque. C'est parce que John McCain ne comprend pas", a ajouté Barack Obama.
"Le rêve américain est à nouveau menacé"
Ses partisans ont interrompu son discours à de nombreuses reprises,
reprenant le slogan de la campagne du candidat, en agitant des drapeaux
américains et des panneaux portant son nom.
"En tant que commandant en chef, je n'hésiterai jamais à défendre ce
pays, mais j'enverrai nos soldats risquer leur vie seulement pour une
mission claire et avec l'engagement sacré qu'ils auront tout
l'équipement nécessaire pour combattre et qu'ils bénéficieront des
soins et des aides qu'ils méritent quand ils rentreront", a dit Barack
Obama.
Les Etats-Unis sont à "un moment unique" de leur histoire, a-t-il assuré.
"Nous sommes à un de ces moments uniques, un moment où notre nation est
en guerre, notre économie dans la tourmente et le rêve américain est à
nouveau menacé", a-t-il dit, un drapeau américain à la boutonnière.
C'est le rêve américain "qui a toujours fait de ce pays un pays pas
comme les autres". "Si on travaille dur et que l'on fait des
sacrifices, chacun d'entre nous peut atteindre son rêve et au-delà se
rassembler dans la grande famille américaine pour s'assurer que la
prochaine génération pourra à son tour poursuivre ce rêve", a-t-il
ajouté.
La fierté du petit fils de Martin Luther King
"C'est pourquoi je suis là ce soir. Parce que depuis 232 ans
[l'indépendance des Etats-Unis, ndlr] à chaque fois que ce rêve a été
menacé, des hommes et des femmes ordinaires, des étudiants et des
soldats, des paysans et des enseignants, des infirmières et des
balayeurs ont trouvé le courage de maintenir ce rêve en vie", a
poursuivi Barack Obama.
L'équipe de son rival John McCain a affirmé que le sénateur de l'Arizona n'annoncerait pas le nom de son colistier jeudi.
Il faut remonter à 1960 pour retrouver un candidat s'adressant à la
nation américaine depuis un stade plutôt qu'un palais des congrès: John
Kennedy, un homme à qui Barack Obama est souvent comparé.
Ce jeudi marquait le 45e anniversaire du célèbre discours du prix Nobel
de la Paix: "j'ai fait un rêve" et le fils du champion de la cause des
droits civiques, Martin Luther King III, a affirmé que son père serait
"fier" de Barack Obama
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