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Les employés de la radio Africa N°1 sont entrés en grève vendredi dernier pour revendiquer le paiement de leurs indemnités de licenciement, conformément au processus de privatisation de cette radio. Selon la convention de privatisation, la Libye, devenue actionnaire majoritaire, détient 52 % des actions alors que l’Etat gabonais et le secteur privé national se partagent les 48% restants. La Libye, d’après le même accord, doit s’acquitter de l’achat du matériel moderne pour la restructuration de la radio. Quant à l’Etat gabonais, il doit s’occuper du passif de l’entreprise.
De six milliards à 400 millions
Libreville a déjà dégagé, selon les grévistes, la somme de six milliards de FCFA pour régler les indemnités de licenciement. Cette somme, selon le personnel, coïncide justement avec les calculs que la comptabilité d’Africa N°1 avait réalisés et adressés au comité de privatisation de l’entreprise.
Seulement, soulignent les communicateurs, sur les six milliards de FCFA, le comité ne semble disposer que de 400 millions de FCFA et il « propose seulement la modique somme de 1 500 000 FCFA aux agents ayant travaillé pendant plus d’une dizaine d’années dans la société ».
Pour Jean Claude Boucka, président du syndicat des communicateurs d’Africa N°1, cette proposition est une simple moquerie et une violation du code de travail. « Comment pouvez-vous comprendre qu’un agent se retrouve avec 1 500 000 FCFA après plus de dix ans de travail ? Comment feront ces pères et mères de familles qui vont se retrouver au chômage ? Comment feront-ils pour subsister ? », s’est-il interrogé.
« Injustice, arnaque, corruption »
Où est passé le reste de l’enveloppe destinée au paiement des indemnités ? Le personnel du « tam-tam africain » accuse le comité de privatisation d’avoir fait main-basse dessus. « Nous dénonçons cette injustice et cette arnaque qui justifie les soupçons de corruption que nous nourrissons à l’endroit du comité de privatisation », ont lancé les communicateurs. Aussi sollicitent-ils l’intervention du chef de l’Etat gabonais, Omar Bongo Ondimba, pour qu’« une solution immédiate et concrète soit trouvée et qu’un terme soit mis » à ce qu’ils ont qualifié de « supercherie ».
Si rien n’est fait pour désamorcer cette crise qui a paralysé « la voix du continent », a averti Albert Edou Nkoulou, porte-parole du syndicat des communicateurs d’Africa N° 1, des actions de grande envergure seront entreprises et le mouvement de grève passera à la vitesse supérieure.
Rappelons qu’Africa N° 1 a été créée le 7 février 1981 avec pour mission de relayer l’information africaine dans le reste du monde et faire entendre la voix de l’Afrique au-delà du continent.
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