Imunga Ivanga
Il n'est pas courant que la vie d'un homme soit associée à l'Histoire
de son pays, voire d'un continent. Philippe Mory est ainsi un homme
rare. En 1954 il participe en tant que jeune comédien au premier court
métrage qui marque le début de la cinématographie officielle d'Afrique
noire : Afrique sur Seine de Paulin Soumanou Vieyra.
Père du cinéma gabonais, Philippe Mory est aussi l'un des pionniers des
cinémas d'Afrique noire. scénariste et réalisateur. D'abord comédien de
théâtre, Philippe Mory joue son premier grand rôle au cinéma dans On
n'enterre pas le dimanche de Michel Drach, prix Louis Delluc 1959. En
1962, il écrit le scénario de La Cage réalisé par Robert Darène, avec
Marina Vlady, Jean Servais et P. Mory. C'est le premier long métrage
tourné au Gabon voire même en Afrique noire indépendante.
P. Mory joue dans de nombreux films, dans Le grand Blanc de Lambaréné
de Bassek Ba Kobhio, dans Les couilles de l'éléphant de H. J. Koumba
Bididi, dans Go Zomb'Olowi d'Imunga Ivanga. Il passe derrière la caméra
pour réaliser Un enfant du village en 1978 et Les tam-tams se sont tus
en 1971. Il est à l'origine de la création du CENACI, Centre National
du Cinéma gabonais.
Filmographie de Philippe Mory
Afrique sur Seine de Paulin Vieyra (1954)
L'enfant au fennec de Jacques Dupont (1958)
On n'enterre pas le dimanche de Michel Drach (1959)
Les filles sèment le vent de Louis Soulannes (1960)
La cage de Robert Darenne (1961)
Les tam-tams se sont tus de Philippe Mori (1971)
Obali (1ère version) de Philippe Mory (1973)
Un enfant du village de Philippe Mory (1978)
Le grand blanc de Lambaréné de Bassek Ba Kobhio (1994)
Orèga de Marcel Sandja (1997)
Go zamb'olowi (Au bout du fleuve) de Imunga Ivanga (1999)
Oréga de Marcel Sandja (1999)
Dolè, de Imunga Ivanga (2000)
Les Couilles de l'éléphant de H-J Koumba Bididi (2000)
Puis, repéré par Michel Drach, il est le premier Africain à tenir un rôle principal dans un film français, On n'enterre pas le dimanche (prix Louis Delluc).
En 1961, Mory écrit le scénario de La Cage qui sera réalisé par Robert Darenne, avec Marina Vlady, Colette Duval, et Jean Servais. Ce film qui consacrera le retour de Mory dans son pays marquera également le départ du cinéma gabonais.
Philippe Mory était en avance sur son temps. Trop en avance : il n'a pas trouvé au Gabon toutes les conditions pour se réaliser et éprouver son talent. Pour cela, il était prêt à tout, même à participer à un coup d'Etat, celui de 1964 qui visait à renverser Léon Mba, le premier président gabonais.
Il fut vingt-quatre heures ministre de la Culture. Le temps pour la France de faire intervenir ses "marines", le 6ème BIMA.
Ses trois années de prison n'ont nullement entamé son engagement et il n'a pas cessé d'apporter son énergie au développement du cinéma au Gabon, et en Afrique.
Il crée en 1975 avec d'autres pairs cinéastes africains la Fédération Panafricaine des Cinéastes (FEPACI), et la même année le Centre National du Cinéma gabonais (CENACI).
Quatre ans plus tôt, il écrivait et réalisait son long métrage Les tam-tams se sont tus.
L'aura de Philippe Mory a suscité des vocations là où il aurait été impossible de les imaginer. Elle a également permis à beaucoup de trouver l'énergie nécessaire pour s'accrocher dans une Afrique où la pratique du 7ème art en Afrique relève quasiment de l'utopie.
Mory, cinéaste peu ordinaire, est un homme généreux.
Bien qu'étant un des pionniers du cinéma africain, il demeure encore mal connu. Aucun regret, aucune amertume chez cet homme de 66 ans, qui retrouve ces derniers temps une seconde jeunesse en participant aux films qui se font au Gabon.
Imunga Ivanga
Filmographie de Philippe Mory
Afrique sur Seine de Paulin Vieyra (1954)
L'enfant au fennec de Jacques Dupont (1958)
On n'enterre pas le dimanche de Michel Drach (1959)
Les filles sèment le vent de Louis Soulannes (1960)
La cage de Robert Darenne (1961)
Les tam-tams se sont tus de Philippe Mori (1971)
Obali (1ère version) de Philippe Mory (1973)
Un enfant du village de Philippe Mory (1978)
Le grand blanc de Lambaréné de Bassek Ba Kobhio (1994)
Orèga de Marcel Sandja (1997)
Go zamb'olowi (Au bout du fleuve) de Imunga Ivanga (1999)
Oréga de Marcel Sandja (1999)
Dolè, de Imunga Ivanga (2000)
Les Couilles de l'éléphant de H-J Koumba Bididi (2000)
Henri Joseph Koumba et Philippe Mory (à droite)
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